A.M.F.N. |
Remarque: plusieurs
fabricants de train ont mis, à une époque ou à une
autre, un éclairage B.F. à leur catalogue, puis l'on retiré.
La raison en est qu'une réglementation européenne interdit
l'usage de fréquences supérieures à 12 kHz pour ce
genre d'application. Or, à 12 kHz, l'éclairage B.F. rencontre
un certain nombre de limitations gênantes.
Les montages que nous vous présentons ci-après
fonctionnent entre 40 et 60 kHz, ce qui améliore grandement les
performances. Nous n'avons jamais rencontré le moindre problème
lors de leur utilisation, que ce soit sur des réseaux d'appartement,
des réseaux d'exposition, ou des réseaux de jardin.
Ce petit train mixte, en HOe, est équipé
de l'éclairage permanent B.F. (Le convoi est arrêté
pour la photo).
La voiture est équipée d'un simple condensateur. Elle a été dotée d'un aménagement intérieur avec passagers, ce qui est bien entendu un préalable à l'éclairage. Le tombereau contient un petit circuit électronique d'inversion des feux qui sert ici à éteindre le feu rouge de fin de convoi lorsque le wagon roule en sens inverse. A l'arrêt, les feux restent allumés conformément au dernier sens de circulation. La locomotive figurant sur la photo n'est pas équipée, c'est pourquoi les fanaux sont allumés aux deux extrémités. |
Il y a deux façons
de mettre en oeuvre l'éclairage B.F.:
- la façon traditionnelle,
ancienne (1950?), "analogique",
- et la façon moderne,
"numérique".
• dans le premier cas on
utilise une alimentation traction et un générateur BF séparés,
et on les couple par un condensateur et une self.
Et dans les matériels
roulants on ajoute un condensateur en série avec l'éclairage.
• dans le second cas on utilise
un "pont en H" commandé par un microcontrôleur.
Les matériels roulant
n'ont alors pas à être modifiés.
Notons tout de même que dans les deux systèmes les moteurs à rotor sans fer doivent être munis d'une petite self.
Principe de l'éclairage B.F. traditionnel
Ce diagramme de base montre les principaux composants
du système: à l'alimentation traction classique on adjoint
un générateur basse fréquence. L'une et l'autre ont
le même point commun, et leurs sorties sont réunies par l'intermédiaire
d'une self et d'un condensateur comme indiqué.
Dans chaque véhicule est installé un petit condensateur en série avec les ampoules d'éclairage habituelles. |
Coté véhicule, le condensateur en
série avec le circuit d'éclairage laisse passer le courant
B.F. mais bloque le courant traction.
Attention:
sans ce condensateur, les ampoules seraient suralimentées (courant
traction plus courant B.F.) et grilleraient.
En ce qui concerne les engins moteurs, seuls ceux équipés d'un moteur à rotor sans fer nécessitent l'adjonction d'une petite self en série avec celui-ci (voir plus loin). Les engins à moteur classique peuvent être utilisés tels quels.
Ce générateur est composé
d'un amplificateur audio TDA2040 monté en oscillateur.
La résistance de 1k et le condensateur de 10nF déterminent une fréquence d'oscillation de 50 à 60 kHz. La tension de sortie a une forme rectangulaire et une amplitude à peu près égale à la moitié de la tension d'alimentation, moins 1 V. L'amplificateur travaille en mode saturé, ce qui lui permet de délivrer des courants importants (jusqu'à 3 A) sans trop s'échauffer. Un petit radiateur est néanmoins nécessaire. Les deux diodes protègent l'ampli contre les surtensions inductives provoquées par les mauvais contacts roues-rails. Ce sont obligatoirement des diodes rapides (le genre 1N4007 ne convient pas). Le condensateur de sortie doit être du type non polarisé. Attention: ce schéma de principe ne comporte pas de protection contre les court-circuits (voir plus loin). |
Les alimentations traction
doivent être équipés d'une self en sortie, pour éviter
de court-circuiter le courant B.F.
Ces selfs doivent répondre
à trois critères:
1: avoir une résistance
assez faible pour n'occasionner qu'une chute de tension négligeable
lorsqu'elles sont traversées par le courant traction. 3 ohms est
un maximum.
2: avoir une inductance
suffisante pour bloquer la plus grande partie du courant B.F. Les selfs
que nous utilisons font 4 mH, mais 1 mH (1000 uH) est probablement une
valeur suffisante.
3: ne pas se saturer, c'est-à-dire
conserver leur inductance lorsqu'elles sont traversées par le courant
traction maximum.
En pratique, la troisième
condition est la plus difficile à satisfaire. Elle conditionne la
taille de la self, et interdit d'utiliser des produits du commerce.
Pour que les selfs ne saturent
pas, il faut que le circuit magnétique reste ouvert (ce qui réduit
notablement l'inductance de la self). On peut arriver à ce résultat
soit en bobinant du fil sur un bâtonnet de ferrite, soit en utilisant
des pots de ferrite sur lesquels on maintien un entrefer résiduel
au moyen d'une cale en plastique de 2 à 3/10èmes de mm.
Aucune des valeurs ci-dessus
n'est critique, d'autant plus que l'emploi d'une fréquence élevée
simplifie bien le problème (à 12 kHz, les selfs devraient
être bien plus grosses).
Disposition:
Ce bloc éclairage comprend à la
fois le générateur B.F. et la self d'isolement du transfo
traction.
Il est alimenté par la sortie "accessoires" (14-16 volts alternatifs) du transformateur. Attention: les sorties "traction" et "accessoires" du transformateur doivent être galvaniquement indépendantes. C'est le cas de la plupart des transformateurs actuels, mais pas de certains anciens transfos Jouef. |
Ce montage permet de délivrer jusqu'à 3 A sous 15 V, mais il est possible d'utiliser des amplificateurs plus puissants: un de nos amis utilise avec satisfaction des TDA7294.
Réalisation:
L'ensemble d'éclairage se présente
comme sur la photo ci-contre.
En haut les borniers de connexion au transfo: 2 fils de la sortie traction et 2 fils de la sortie accessoires. A gauche le bornier de connexion à la voie. Entre les deux la self d'isolement de la B.F. Le cylindre rouge est une lampe témoin (à incandescence). Les picots visibles à gauche sont des points de connexion permettant de modifier la fréquence du montage à titre expérimental. Le radiateur du TDA2040 est ici très largement dimensionné; un radiateur bien plus petit suffit dans la majorité des cas. |
Ce circuit imprimé mesure 6,5cm x 11,5cm. Son typon est disponible sur notre page téléchargement.
Eclairage
des voitures:
Il suffit de monter un condensateur en série
avec les ampoules d'éclairage d'origine.
Ce condensateur doit être du type
non
polarisé (céramique, polyester, ou autre), ce qui
est difficile à trouver sous un petit volume pour des valeurs importantes.
Mais grâce à la valeur élevée adoptée
pour la B.F, on peut de contenter de valeurs assez faibles (1nF par mA).
En pratique, un condensateur de 1uF convient pour tous les véhicules.
Quelques petits condensateurs sympathiques: de
gauche à droite:
- condensateur polyester 1uF, - condensateur polyester 470nF, - condensateurs céramique 1uF. Ce dernier modèle est particulièrement compact et convient pratiquement à tous les cas. Référence Conrad Electronic: 0453-382-14, ou Selectronic: 20.1526. |
Inversion
des fanaux avec le sens de marche:
Sur les locomotives et les autorails, on peut
provoquer l'inversion des fanaux en fonction du sens de marche en montant
à bord un petit circuit électronique. Ce circuit peut également
être utilisé sur les fourgons de queue pour n'allumer les
feux rouges qu'à l'arrière du véhicule.
Le circuit que nous utilisons est construit autour
de deux optocoupleurs, ou d'un optocoupleur double:
Le coeur du dispositif est constitué de
deux transistors (2N2222) montés en bistable, et qui commandent
chacun l'éclairage d'une extrémité.
Ce bistable est alimenté à partir de la B.F. par l'intermédiaire d'un pont redresseur, obligatoirement composé de diodes rapides (le genre 1N4007 ne convient pas). En présence d'un courant traction continu, l'un ou l'autre des optocoupleurs devient passant et fait basculer le bistable dans l'état approprié. A l'arrêt, l'éclairage reste tel qu'il était dans le dernier sens de marche. C1 et C2 sont des condensateurs non polarisés (céramique ou polyester). C3 est un condensateur chimique ou tantale. L'éclairage peut être réalisé par des ampoules 12V ou bien des LED en série avec une résistance appropriée (1k). |
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éventuellement sécable pour mieux se loger dans certains engins. |
Précautions à observer pour
le montage de ces circuits inverseurs:
Le schéma présenté plus haut
suppose que le circuit de captation peut être facilement isolé
du circuit d'éclairage.
Mais certains engins moteurs ont les roues et
les ampoules d'éclairage connectées ensemble par l'intermédiaire
du châssis et ceci n'est pas facile à modifier. Aussi nous
utilisons l'astuce suivante:
- le véhicule n'est pas modifié:
les ampoules restent connectées au châssis, de même
que le moteur,
- le circuit inverseur prend le courant aux bornes du moteur, mais en respectant bien le sens indiqué ci-contre, - dès lors le pont redresseur fonctionne en doubleur de tension (avec une diode en court-circuit). Il est alors nécessaire d'intercaler une résistance R en série avec les ampoules. La valeur de cette résistance est à déterminer en fonction de la consommation des ampoules. |
Seuls les engin équipés d'un moteur à rotor sans fer nécessitent l'ajout d'une self en série avec le moteur. Par bonheur, cette self n'a pas besoin d'avoir des caractéristiques aussi pointues que celle équipant les alimentations traction, ce qui permet d'utiliser de petites selfs du commerce. Une fois de plus, c'est la valeur élevée choisie pour la fréquence qui simplifie le problème.
Ci-dessus, un extrait du catalogue RadioSpares, qui montre deux types de selfs qui conviennent parfaitement pour les moteurs à rotor sans fer. | Ci-dessus, une mécanique d'autorail LSL équipé d'une self 228.545 |
Alimentation d'autres accessoires:
La tension B.F. présente
sur la voie permet d'alimenter différentes sortes de matériels
embarqués, de consommation raisonnable.
Pour obtenir du courant
continu, il suffit d'utiliser un pont redresseur rapide (4xBA159, par exemple,
ou pour des courants faibles, 4x1N4148) suivi d'un condensateur de lissage,
et, si nécessaire, d'un circuit intégré régulateur
de tension.
Nous avons alimenté
de cette façon nombre de bruiteurs (vapeur, diesel, ou autres)
et de wagons aspirateurs.
Pour des courants plus importants, on constate que la forme d'onde se prête mal au redressement, et que l'on récupère en fin de compte une tension très inférieure à la valeur espérée. Cependant, avec différentes astuces destinées à "gratter" quelques volts ici et là, nous sommes arrivés à obtenir 500mA de 12V régulés, pour alimenter un émetteur vidéo et sa caméra. Ces astuces consistent à réaliser le pont redresseur avec des diodes Schottky, à les monter éventuellement en doubleur de tension, à utiliser un redresseur à faible chute de tension, et même à remplacer le régulateur par un convertisseur continu-continu de meilleur rendement.
Compatibilité et incompatibilités...
Compatibilité
avec le matériel moteur:
A part les moteurs à
rotor sans fer, déjà traités, nous n'avons pas noté
d'incompatibilité de la B.F. avec les moteurs proprement dits.
Par contre les circuits
anti-parasites qui équipent certains engins moteurs (certaines locos
LGB, par exemple, mais pas toutes) peuvent court-circuiter la B.F. On doit
alors, soit supprimer le circuit, soit rajouter une petite self en série.
Les circuits du genre "Roulnet"
qui équipent les dernières locos Jouef sont également
incompatibles, et il faut les supprimer.
Compatibilité
avec les alimentations traction:
Nous n'avons pas noté
d'incompatibilité d'aucune sorte, quelle que soit le type d'alimentation
utilisé, y compris celles à asservissement de vitesse.
Compatibilité
avec les blocs-systèmes:
Les détecteurs d'occupation de voie ou
de passage décrits dans notre page sur les détecteurs
sont insensibles à la B.F. mais les détecteurs à
diode ne laissent pas passer celle-ci.
Il faut donc shunter ces diodes par un condensateur
comme indiqué sur ce schéma de principe:
(Schéma à
comparer à celui présenté sur notre page
sur les détecteurs d'occupation de voie.)
C est un condensateur non polarisé
de 1 à 4,7uF, suivant l'intensité prévue pour l'éclairage.
On pourra noter un léger changement de vitesse à l'allumage
(accélération) et à l'extinction (ralentissement)
de l'éclairage. Ceci est du au fait que les diodes des détecteurs
redressent légèrement la tension B.F. et provoquent une légère
augmentation de la composante continue.
On peut soit contourner le problème en
n'allumant ou n'éteignant l'éclairage qu'à l'arrêt,
soit augmenter la valeur du condensateur de shuntage des diodes.
Compatibilité
avec les dispositifs ioniseurs genre "Gaugemaster":
Non seulement ces dispositifs sont incompatibles
avec l'éclairage B.F. mais de plus ils deviennent inutiles, le courant
B.F. ayant les mêmes propriétés dans les deux cas (il
nous arrive parfois de redémarrer une locomotive "plantée"
en allumant simplement l'éclairage). Ils peuvent donc être
supprimés sans regret.
Le principe consiste à partir d'une alimentation hachée, avec laquelle la vitesse est commandée par le rapport cyclique du signal ("MLI", ou "PWM"), et à "remplir les périodes de non-alimentation par un signal de fréquence élevée.
Ce diagramme représente la tension vue
par le véhicule, dans un sens de marche.
Le signal traction est de +12V, l'éclairage
ocille entre +12V et - 12V.
(les fréquences ne sont pas à l'échelle)
Dans le sens de marche inverse, les crénaux
traction sont inversés.
Quelques
schémas:
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Les télécommandes numériques
permettent d'installer un éclairage permanent simplement, sans nécessiter
de générateur additionnel. Mais si l'on désire pouvoir
allumer et éteindre cet éclairage, il faudra supprimer les
prises de courant sur les véhicules, et les alimenter par une "ligne
de train" remontant jusqu'au décodeur de la locomotive. Et si l'on
veut, en plus, maintenir l'éclairage de la rame en l'absence de
locomotive, il faudra équiper la rame de son propre décodeur.
La complexité au niveau du matériel est donc plus grande
qu'avec la B.F.
Les télécommandes offrent par contre
des puissances supérieures à ce qui peut être obtenu
avec de la B.F. Elles sont donc particulièrement bien adaptées
à l'alimentation d'électronique embarquée à
forte consommation, tels que les système vidéo évoqués
plus haut.
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